Avec le lancement de son fonds eurocroissance, l’Afer joue gros. Alors que nombre d’autres assureurs ne souhaitent pas y prendre part, l’Afer annonce vouloir investir pas moins d’un milliard d’euros dans les PME et ETI d’ici un an.
L’AFER, la principale association d’épargnants française, va prendre l’engagement, devant le président de la République, d’investir 1 milliard d’euros dans les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises d’ici à un an. « La plus grosse part de cet investissement doit être réalisée d’ici à la fin de l’année », annonce aux « Echos » Gérard Bekerman, le président de l’Afer.
« Nous avions déjà investi, pour le compte de l’Afer, 600 millions d’euros dans les PME et ETI, en dette ou en fonds propres, à travers différents véhicules », rappelle de son côté Nicolas Schimel, le directeur général d’Aviva France, le partenaire assureur historique de l’Afer.
Des réserves vides sur le fonds euros et d’importantes liquidités à placer
L’association d’épargnants avance plusieurs raisons à cet effort supplémentaire de 1 milliard d’euros. Il s’agit évidemment pour elle de trouver du rendement pour soutenir la rémunération de ses produits d’épargne, dans un contexte de taux historiquement bas très pénalisant pour l’Assurance-Vie. « C’est dans l’intérêt de nos 730.000 adhérents. Nous n’avons plus de trésors dans nos fonds généraux. Il faut donc aller les chercher aujourd’hui dans les PME", explique Gérard Bekerman. « C’est une inflexion significative de notre politique de gestion d’actifs. La durée de détention moyenne d’un contrat à l’Afer est de dix-sept ans. Cela permet donc d’avoir une vision de long terme et d’aller vers cette classe d’actifs qui présente un différentiel de rendement intéressant », détaille Nicolas Schimel,
L’EuroCroissance comme rebond pour les rendements ?
« L’Afer dispose de liquidités abondantes. Elles doivent servir à faire de l’assurance-vie un outil indispensable au financement des PME, de l’économie réelle, pour une France qui gagne. Il est temps que l’assurance-vie devienne plus citoyenne. Si elle se met au service des PME et des ETI, cotées ou non, cela va favoriser l’emploi, la croissance et l’investissement », affirme Gérard Bekerman. Dans cette optique, l’Afer espère faire des émules parmi les assureurs.
Il n’en reste pas moins que l’association espère voir ses efforts payés de retour, alors que le gouvernement a fait du financement des entreprises une priorité. « En contrepartie, nous demandons au président de la République qu’il s’engage à préserver dans la durée les règles juridiques, fiscales et sociales de l’assurance-vie », conclut Gérard Bekerman
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